lundi 22 avril 2013

Il était une fois... les Cahiers des Charges!!!


Il y a un peu plus d’un an, une bataille charnière a eu lieu entre le Ministre de la Communication fraichement nommé d’une part, et les responsables de la SNRT, notamment le Management de 2M, d’autre part. Une bataille où les médias et la société civile n’ont pas été en retrait, puisque ce dossier, communément connu sous le nom « des Cahiers des charges de l’Audiovisuel », n’a laissé presque personne indifférent.



Ce « chantier », qui a été parmi les premiers initiés par le gouvernement PJD, a donné le coup d’envoi à une catégorisation affichée, et voulue, des positions : modernistes versus conservateurs, francophones versus arabophones, pro versus anti diversité…etc.

A l’époque, dans certaines de mes interventions médiatiques, je n’avais pas écarté la portée idéologique du dossier. On me reprochait ainsi de donner à la chose plus que sa teneur, puisque pour certains, il ne s’agissait que d’une guerre de clans liée principalement à des problématiques de gouvernance.

Un an après, nous voilà face à un bouquet de chaines de télévision nationales inodore, incolore, peu ou pas créatives et en grande perte d’audience. Ajoutant à cela les tensions affichées entre les politiciens au pouvoir et les journalistes, et à travers eux la direction de 2M principalement. Une tension qui a même encouragé certains leaders politiques à faire appel au boycott de la chaine qui, je le rappelle, est sous la tutelle du Gouvernement Marocain.

Je peux schématiser ce qu’ont apporté ces cahiers des charges à ce jour à notre environnement audiovisuel dans les points suivants :

Ce qui a été réalisé :
- Réduction du temps alloué aux langues étrangères, à commencer par le Français (de 30% à 25%),
- Intégration de l'appel à la prière sur 2M,
- Changement des horaires des infos,

Ce qui n’a pas été réalisé:
- Mise en oeuvre des nouvelles procédures de sélection des nouveaux programmes. Pour des raisons bureaucratiques, les budgets n’ont pas pu être alloués à l’exception des productions du Ramadan,
- Amélioration de la qualité et de la proximité des programmes. Les chaines tournent toujours avec les mêmes grilles de programmes avec de plus en plus de rediffusions,
- Encouragement des productions nationales, avec tout ce que cela engendre comme pertes pour les maisons de productions qui vivent le statu quo depuis des mois.

Pis, ce sujet est tombé aux oubliettes depuis l’arbitrage Royal qui a mis fin à la polémique, puisqu’on n’entend plus les protagonistes de cette affaire revenir sur la scène pour clarifier, rassurer ou donner plus de visibilité aux acteurs du secteur. Apres ses sorties virulentes et inattendues, le Management de 2M aurait pu, par exemple, maintenir des points de presse trimestrielle pour exposer l’état d’avancement de ce dossier, si ce n’est que pour éviter de se faire coller l’étiquette de « démons et crocodiles » qu’on continue à matraquer.

Ainsi, il est clair que cette « production » n’a pas encore livré tous ses secrets. Nous attendons alors les prochains épisodes, que j’espère, vont nous mener vers une scène médiatique plus représentative de la culture et la diversité Marocaine, loin de tout calcul politique ou idéologique.

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Khalid Baddou

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Fan du Maroc, professionnel de la Communication et Media, en cours d'initiation à la politique...