Le Projet de Loi de Finance (PLF) 2013 résume la vision et les
capacités managériales de notre gouvernement pour mener des réformes profondes
dans l’économie de notre pays.
Le Soir
Ce projet, annoncé pour être prioritairement social, ne
manque pas de susciter la polémique, puisque les mesures qu’il apporte se
distinguent par leur caractère tactique et court-termiste. On dirait que le
gouvernement, ou plutôt le parti du Chef du Gouvernement, n’a ménagé aucun
effort pour préparer des annonces phares qui lui seront utiles lors des
communales de 2013. Même des propositions des autres partis de la majorité qui
visaient, par exemple, à promouvoir un logement adéquat pour la classe moyenne
et à créer une nouvelle dynamique dans le secteur, se sont vues rejeter par le
Ministère des finances. Nabil Benabdellah en sait quelque chose.
Un autre sujet qui anime les débats dans les médias et réseaux
sociaux est celui des surtaxes sur les supposés être « hauts
salaires », sous prétexte de la solidarité sociale, sachant que la solidarité
est un acte volontaire et non obligatoire. Les artisans de ce PLF oublient que
ces personnes qui ont mérité cette rémunération, aussi peu nombreux soient-ils,
contribuent à créer une dynamique dans l’économie
du pays. Ce sont ceux et celles qui consomment un panier moyen de 2.000 dhs par
mois et prennent des crédits conséquents pour stimuler la consommation
intérieur du pays, ceux qui se permettent de voyager en week end en période
creuse pour animer le tourisme interne, ceux qui paient 38% d’impôt sur le
revenu en plus des 20% de la TVA. Ce sont les cadres qui ont choisi de contribuer
au développement de leur pays au lieu de s’expatrier à Dubaï ou à Doha ou ils
pourraient gagner plus et épargner encore plus.
L’économie du Maroc avait pris un trend positif et a
retrouvé une dynamique qui l’a sorti de l’engrenage du fameux Plan d’Ajustement
Structurel (PAS) qui nous a fait perdre en grande partie notre souveraineté
économique. Malgré que la crise mondiale ait débuté en 2008, nous n’avons
commencé à en parler au Maroc qu’en 2012 pour justifier le recul d’un taux de
croissance qui s’est divisé par 2 par rapport à l’année précédente. Normal,
quand un gouvernement se convaint que le pays est en crise, il trouve ainsi le moyen de justifier son incompétence à gérer la chose économique et opte pour des solutions de facilité.
Messieurs, Madame, un peu de courage et plus de créativité s’il
vous plait !