Il y a un peu plus d’un an, une bataille charnière a eu lieu entre le
Ministre de la Communication fraichement nommé d’une part, et les responsables
de la SNRT, notamment le Management de 2M, d’autre part. Une bataille où les
médias et la société civile n’ont pas été en retrait, puisque ce dossier,
communément connu sous le nom « des Cahiers des charges de l’Audiovisuel »,
n’a laissé presque personne indifférent.
Ce « chantier », qui a été parmi les premiers initiés par le
gouvernement PJD, a donné le coup d’envoi à une catégorisation affichée, et
voulue, des positions : modernistes versus conservateurs, francophones
versus arabophones, pro versus anti diversité…etc.
A l’époque, dans certaines de mes interventions médiatiques, je n’avais pas
écarté la portée idéologique du dossier. On me reprochait ainsi de donner à la
chose plus que sa teneur, puisque pour certains, il ne s’agissait que d’une
guerre de clans liée principalement à des problématiques de gouvernance.
Un an après, nous voilà face à un bouquet de chaines de télévision
nationales inodore, incolore, peu ou pas créatives et en grande perte d’audience.
Ajoutant à cela les tensions affichées entre les politiciens au pouvoir et les
journalistes, et à travers eux la direction de 2M principalement. Une tension qui
a même encouragé certains leaders politiques à faire appel au boycott de la
chaine qui, je le rappelle, est sous la tutelle du Gouvernement Marocain.
Je peux schématiser ce qu’ont apporté ces cahiers des charges à ce jour à
notre environnement audiovisuel dans les points suivants :
Ce qui a été réalisé :
- Réduction du temps alloué aux langues étrangères, à commencer par le Français (de 30% à 25%),
- Intégration de l'appel à la prière sur 2M,
- Changement des horaires des infos,
Ce qui n’a pas été réalisé:
- Mise en oeuvre des nouvelles procédures de sélection des nouveaux programmes. Pour des raisons bureaucratiques, les budgets n’ont pas pu être alloués à l’exception des productions du Ramadan,
- Amélioration de la qualité et de la proximité des programmes. Les chaines tournent toujours avec les mêmes grilles de programmes avec de plus en plus de rediffusions,
- Encouragement des productions nationales, avec tout ce que cela engendre comme pertes pour les maisons de productions qui vivent le statu quo depuis des mois.
- Réduction du temps alloué aux langues étrangères, à commencer par le Français (de 30% à 25%),
- Intégration de l'appel à la prière sur 2M,
- Changement des horaires des infos,
Ce qui n’a pas été réalisé:
- Mise en oeuvre des nouvelles procédures de sélection des nouveaux programmes. Pour des raisons bureaucratiques, les budgets n’ont pas pu être alloués à l’exception des productions du Ramadan,
- Amélioration de la qualité et de la proximité des programmes. Les chaines tournent toujours avec les mêmes grilles de programmes avec de plus en plus de rediffusions,
- Encouragement des productions nationales, avec tout ce que cela engendre comme pertes pour les maisons de productions qui vivent le statu quo depuis des mois.
Pis, ce sujet est tombé aux oubliettes depuis l’arbitrage Royal qui a mis
fin à la polémique, puisqu’on n’entend plus les protagonistes de cette affaire
revenir sur la scène pour clarifier, rassurer ou donner plus de visibilité aux
acteurs du secteur. Apres ses sorties virulentes et inattendues, le Management
de 2M aurait pu, par exemple, maintenir des points de presse trimestrielle pour
exposer l’état d’avancement de ce dossier, si ce n’est que pour éviter de se
faire coller l’étiquette de « démons et crocodiles » qu’on continue à
matraquer.
Ainsi, il est clair que cette « production » n’a pas encore livré
tous ses secrets. Nous attendons alors les prochains épisodes, que j’espère,
vont nous mener vers une scène médiatique plus représentative de la culture et
la diversité Marocaine, loin de tout calcul politique ou idéologique.