mercredi 31 octobre 2012

PLF 2013 : Only in Morocco !


Le Projet de Loi de Finance (PLF) 2013 résume la vision et les capacités managériales de notre gouvernement pour mener des réformes profondes dans l’économie de notre pays.

                                                                                                                                                        Le Soir
Ce projet, annoncé pour être prioritairement social, ne manque pas de susciter la polémique, puisque les mesures qu’il apporte se distinguent par leur caractère tactique et court-termiste. On dirait que le gouvernement, ou plutôt le parti du Chef du Gouvernement, n’a ménagé aucun effort pour préparer des annonces phares qui lui seront utiles lors des communales de 2013. Même des propositions des autres partis de la majorité qui visaient, par exemple, à promouvoir un logement adéquat pour la classe moyenne et à créer une nouvelle dynamique dans le secteur, se sont vues rejeter par le Ministère des finances. Nabil Benabdellah en sait quelque chose.

Un autre sujet qui anime les débats dans les médias et réseaux sociaux est celui des surtaxes sur les supposés être « hauts  salaires », sous prétexte de la solidarité sociale, sachant que la solidarité est un acte volontaire et non obligatoire. Les artisans de ce PLF oublient que ces personnes qui ont mérité cette rémunération, aussi peu nombreux soient-ils,  contribuent à créer une dynamique dans l’économie du pays. Ce sont ceux et celles qui consomment un panier moyen de 2.000 dhs par mois et prennent des crédits conséquents pour stimuler la consommation intérieur du pays, ceux qui se permettent de voyager en week end en période creuse pour animer le tourisme interne, ceux qui paient 38% d’impôt sur le revenu en plus des 20% de la TVA. Ce sont les cadres qui ont choisi de contribuer au développement de leur pays au lieu de s’expatrier à Dubaï ou à Doha ou ils pourraient gagner plus et épargner encore plus.

L’économie du Maroc avait pris un trend positif et a retrouvé une dynamique qui l’a sorti de l’engrenage du fameux Plan d’Ajustement Structurel (PAS) qui nous a fait perdre en grande partie notre souveraineté économique. Malgré que la crise mondiale ait débuté en 2008, nous n’avons commencé à en parler au Maroc qu’en 2012 pour justifier le recul d’un taux de croissance qui s’est divisé par 2 par rapport à l’année précédente. Normal, quand un gouvernement se convaint que le pays est en crise, il trouve ainsi le moyen de justifier son incompétence à gérer la chose économique et opte pour des solutions de facilité.

Messieurs, Madame, un peu de courage et plus de créativité s’il vous plait !  

mardi 23 octobre 2012

2013 DABA !



Nombreux sont les signaux qui permettent de qualifier l’année 2013 pour le Maroc d'année décisive sur le plan politique et économique.

A l'avis des observateurs, 2012 aura été «L’Année du brouillon» pendant laquelle le parti au pouvoir, le PJD, s'est initié à la gestion de la chose publique sans pour autant réussir à se débarrasser de ses anciennes pratiques du temps qu'il était dans les rangs de l’opposition. Les dommages collatéraux  n’ont pas manqué !

Aujourd’hui, tous les représentants de la nation, majorité et opposition inclus, ne peuvent fermer les yeux sur un constat : Le politique à plomber l’économique. Le pays se retrouve ainsi face à une baisse de l’investissement de l’état, une accélération de l’endettement, un recul de la confiance des investisseurs, des caisses vides et un ralentissement de la consommation interne. En gros, le pays va à grands pas vers la « Crise cardiaque », qui aurait des effets largement plus néfastes sur la société dans un contexte post « Printemps Arabe ».

Inutile de rappeler que les tactiques du Chef de Gouvernement et des Ministres PJD qui consistent à diaboliser tout avis contraire, ne font qu’enfoncer le clou pour nous rappeler la fameuse phrase de George W. Bush : Si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous !

Ainsi, 2013 s’annonce décisive: les partis politiques auront tous défini leur leadership, le calendrier législatif sera initié, et la loi de finance, dont le projet n’apporte pas de bonnes nouvelles ni pour la classe moyenne ni pour la PME, sera votée. Cela implique un engagement plus prononcé de l’opposition qui doit couper court à toutes les tentatives de « monopolisation » de la vie politique du pays. 

2013 sera ainsi une année critique où tous les acteurs politiques, économiques et sociaux devront unifier leurs efforts pour  appuyer  un projet de société moderne, libéral et progressiste, loin des divergences politiciennes et des solutions de facilité, qui ne feront que ralentir l’élan qu’à pris le Maroc à travers ses choix stratégiques des 12 dernières années.

vendredi 19 octobre 2012

Vous avez dit «Exception» ?


Dans un pays ou les deux tiers de la population ne sont pas satisfaits de leur quotidien, ou la majorité gouvernementale est plus fragile que jamais, ou le Chef du Gouvernement s’est transformé en Don Quichott qui se bat contre les démons et les crocodiles… Pourrions-nous toujours parler de l'«Exception Marocaine » ?

Exception, peut être ! Puisque malgré tous les maux politiques, économiques et sociaux qui alourdissent l’évolution de la société, les Marocains continuent à y croire. En fin de compte, convertir la révolution en une évolution engage tous les protagonistes à accepter les règles du jeu, même si cela favorise le camp populiste qui caresse dans le sens dupoil. Tant pis pour les stratégies structurelles et les projets de société moderniste qui devront être reportés à des dates ultérieures. En fin de compte, c’est l’option qu’a choisie l’échantillon représentatif qui s’est présenté aux urnes un 25 novembre 2011.

Ce débat politique, malgré qu’il prime depuis quelques temps dans les salons feutrés et les cafés du coin, ne doit pas nous éloigner d’une vérité persistante. Le Maroc est aujourd’hui en période de « Temps Mort », où les institutions ne font que gérer les encours, en attendant que la nouvelle carte politique du pays soit complétée. Pas avant la mi-Décembre, diriez vous ! Après que l’USFP tienne son congrès et que son nouveau leadership soit connu.  Pas de problème ! répondraient certains. Entre temps, le PJD continuera à mettre tantôt son manteau de majorité tantôt celui de l’opposition, l’Istiqlal ouvrira les paris sur qui va rester et qui va « sauter », et le MP et PPS continueront à tirer leur épingle du jeu en essayant de limiter lesdégâts.

En espérant que 2013 sera l’année du véritable rebond politique et surtout économique du Maroc, qui nous aidera à continuer à croire à cette allégorie appelée  « l’Exception Marocaine ».

La phase dans laquelle nous entrons doit être placée sous le signe de la cohabitation


Comment pensez vous que le rajeunissement de l’élite doit s’opérer ?

Il ne faut plus se voiler la face. Les Leaders actuels, notamment politiques, voient d’un œil douteux l’émergence d’une nouvelle génération de politiciens qui, malgré leur background limité du à un boycotte forcé de la scène politique, ont les capacités d’opérer le changement nécessaire et de secouer le leadership, dit historique. Je pense que la phase dans laquelle nous entrons doit être placée sous le signe de la cohabitation. La génération qui a vécu l’indépendance du Maroc doit désormais jouer son rôle de « sages » et de recommander, conseiller et orienter la vie politique. La nouvelle génération aura la responsabilité d’implémenter les bases d’un environnement économique, politique et social en ligne avec le Maroc du 21ème siècle.

Comment peuvent s’organiser les initiatives des jeunes pour rendre ce changement effectif, notamment dans la sphère politique ?

Il y a différentes pistes pour cela. Le mouvement du 20 Février dans ses débuts a été une plateforme de revendications des jeunes qui souhaitaient voir ce changement s’appliquer. Le cadre associatif est aussi un espace pour travailler sur le terrain pour changer les mentalités et sensibiliser la population sur l’importance de l’action politique, à commencer par le simple geste du vote. Il y a également les cercles de réflexion (Think Tank), par exemple le CERSS, Marocains Pluriels ou la jeune Alliance des Indépendants qui œuvrent tous à créer le débat et produire des recommandations qui visent à propulser l’action des décideurs à tous les niveaux.

Interview publiée dans le Magazine LE TEMPS (Octobre 2011)

Khalid Baddou

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Fan du Maroc, professionnel de la Communication et Media, en cours d'initiation à la politique...